%0 Generic %A Nambena, Jutta %D 2004 %F heidok:4563 %K Lebensabsicherung , Bewältigungsstrategie , Verbesserte Brache , MehrzweckbäumeLivelihood , Coping strategy , Improved Fallow , Multi purpose trees %R 10.11588/heidok.00004563 %T Analyse de la subsistance paysanne dans un système de production en crise et identification participative de stratégies durables d’adaptation : cas de Beforona, versant oriental de Madagascar %U https://archiv.ub.uni-heidelberg.de/volltextserver/4563/ %X La subsistance englobe l’ensemble des moyens et des activités employés par des ménages pour subvenir aux besoins élémentaires de leurs membres. Un système de subsistance est durable s’il arrive à satisfaire les besoins actuels et à surmonter d’éventuels chocs tout en maintenant les ressources à long terme. La présente étude combine l’analyse des subsistances avec les concepts de l’agriculture écologique et de l’agroforesterie et lance une expérimentation participative afin d’identifier des voies réalistes pour améliorer le système de production. Le système de production des Betsimisaraka sur le versant oriental s’est développé en s’adaptant à un relief accidenté et à un climat tropical humide avec un risque élevé de cyclones. La culture itinérante sur brûlis de riz pluvial constitue toujours la base de l’autosuffisance, mais devient de plus en plus vulnérable. Car le raccourcissement des périodes de friche, causé par la croissance démographique, entraîne une dégradation des jachères et des sols. Ainsi les charges de travail croissent et les rendements baissent. Faute d’alternatives réalistes, l’interdiction de la mise en culture des jachères par le feu, strictement punie depuis 2002, met les cultivateurs dans l’embarras. Les possibilités d’extension pour la riziculture irriguée sont limitées par le relief accidenté et la force de travail des familles. La production de rente gagne d’importance, mais le café en tant que produit traditionnel n’est quasiment plus payant à cause de la chute dramatique des prix. Les vergers abritant les cultures pérennes ne reçoivent donc plus qu’un entretien sommaire, bien qu’ils constituent l’unité de production écologiquement la plus durable. Le gingembre étant rentable à court terme est ainsi en expansion, mais sa culture itinérante sur les versants contribue à la dégradation des sols. Tout un complexe de contraintes et de crises pèse notamment sur la subsistance des ménages les plus démunis et les empêche de déployer des stratégies appropriées. La malnutrition, les fréquentes maladies, la nécessité de s’engager dans le salariat journalier pour subvenir aux besoins immédiats et l’affaiblissement de la main-d’œuvre familiale qui en résulte s’avèrent comme facteurs clés de la vulnérabilité. Des stratégies durables d’adaptation devraient tenir compte de tous ces problèmes. Une éducation nutritionnelle tente à mieux valoriser les aliments disponibles. Au niveau agricole, il se révèle essentiel que des innovations pour augmenter la productivité à long terme soient rentables dès le début ; des mesures purement régénératrices n’étant réalisables qu’avec un minimum de travail nécessaire. Les systèmes agroforestiers indonésiens démontrent les avantages de combiner des cultures annuelles avec des arbres fruitiers et forestiers dans des ensembles permanents ou évolutifs, toujours très diversifiés. Des méthodes testées en coopération avec des ménages paysans visent ainsi à enrichir le système de production tout en augmentant sa durabilité. Plusieurs légumes se prêtent à des saisons différentes, mais nécessitent une lutte biologique contre les ravageurs. L’installation de jachères améliorées ensemble avec le riz pluvial ou le manioc souffre de faibles taux de succès tandis que l’association d’arbres forestiers et de fruitiers avec le gingembre, seule culture habituellement labourée, s’avère comme très prometteuse. Car cette combinaison rentabilise l’extension des cultures pérennes, dont nombreux fruits rencontrent des débouchés avec de bonnes perspectives mais peu valorisés, dès la première année et arrive à mettre fin à l’actuelle culture désastreuse du gingembre. Une transition graduelle vers un système de production permanente est par conséquent proposée en partant de l’aménagement des parcelles de gingembre et basée sur l’intégration des espèces agroforestières pour assurer des apports réguliers en masse organique pour la fertilisation. Différentes successions possibles aboutiraient en fonction de la situation sur le versant et des pentes à des rotations vivrières et légumières ainsi qu’à l’installation de nouveaux vergers et de sites boisés. Un tel changement profond des pratiques culturales demanderait pourtant un long processus et nécessiterait des appuis externes. La réalisation d’améliorations agroécologiques dépendra inévitablement d’un renforcement des capitaux humains ainsi que d’une sécurisation et augmentation des accès économiques et de la gestion locale des ressources. Le principal défi consiste ainsi à mettre en place et à assurer un bon fonctionnement des services décentralisés et flexibles de santé, d’éducation, de formation, de crédit et d’administration pour atteindre les populations rurales et répondre à leurs besoins dans des situations locales spécifiques. Finalement, l’empowerment de tous les citoyens à participer aux décisions déterminant les circonstances de leur subsistance présente une condition incontournable pour un développement durable.